Les auteurs de violence domestique souffrent d’une faible estime de soi

Qui sont ces adolescents, ces femmes et surtout ces hommes qui usent de violence – d’abord verbale puis physique – dans leurs rapports conjugaux et familiaux ? Les causent sont aussi bien psychologiques que sociales.

Les formes de violences sont nombreuses, la plus grave étant le meurtre et la tentative de meurtre. Menace de mort, menace de suicide, voie de fait, violence sur les enfants en sachant que cela désécurise leur mère, harcèlement, violence sur les animaux parce qu’elle est un moyen de contrôler la partenaire (la prochaine fois les coups seront pour moi), ce sont là des comportements qui existent dans la sphère intime .

Ce qui provoque cette violence c’est un grave problème d’estime de soi. L’auteur le cache et contrôle sa partenaire pour qu’elle ne perçoive pas sa blessure. Chaque fois qu’il se sent démasqué, il éclate.  On l’entend alors dire ” il faut que j’éduque ma femme”. Si elle devient dépendante de lui, il se valorise. Cependant, cette coercition lui fait honte et il rendra sa conjointe responsable de sa violence. Pour l’impulsif, contenir sa frustration est impossible parce qu’elle le met en contact avec sa mauvaise estime de lui. Un autre, va tolérer, accumuler et exploser à un moment inattendu. Dans les deux cas , l’objectif est atteint. Pendant l’acte, l’homme vit cela comme inévitable, ne ressent aucune empathie pour la victime. Il se dit “j’ai perdu le contrôle”.  Mais c’est sur elle qu’il a perdu le contrôle. Sur le plan social, l’homme apprend depuis des siècles à utiliser la violence. Il doit entrer en compétition, prendre des risques. Il a une meilleure perception de son identité s’il parvient à contrôler son milieu. La femme n’est pas moins violente que l’homme si l’on pense à certains actes envers les enfants ou les aînés. Une étude américaine concluait dans les années 2002 que dans 70 % des cas, le premier geste violent émane des femmes. Ce que j’entends parfois dans le cadre des entretiens que je conduis avec des couples qui me consultent. Cela dit, la femme n’a pas été légitimée socialement pour la violence mais pour la soumission et ce sont bien les femmes qui en sont les principales victimes en France aujourd’hui encore. 

Quel impact sur les enfants ? les garçons deviennent des hommes qui se méfient des femmes. Ils ont plus tendance à reproduire le modèle de violence subi dans l’enfance pour 80 % et 30 % des filles. Le plus grave chez eux, c’est l’absence de confiance ; ils n’en ont pas fait l’apprentissage, n’ont vu que le mépris. Ils ne savent pas, notamment, avoir confiance en l’autorité puisque celle qu’ils ont connue s’est montrée abusive et non fiable. Cependant, restons positive ; le sujet est moins tabou dans la société. Des campagnes d’information et de prévention existent dans les médias et de nombreuses associations viennent en aide aux victimes dans notre département.

 

 

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